De tout et de rien mais surtout de tout : de l'actualité aux voyages, en passant par la culture, littérature, cinéma, l'Art et jusqu'à la cuisine ou la politique, parfois le tout en même temps à 4 mains, à loisir et à l'envie ! Pourquoi ? Parce qu’un et un font un, parce qu’ils existent, parce que c’est suffisant et insuffisant à la fois, parce qu’ils sont toujours d’accord, parce qu’ils ne sont jamais d’accord, parce qu’il est persuadé d’avoir raison, parce qu’elle sait qu’elle a toujours raison, parce qu’il y aura toujours des questions insolubles, parce qu’il y a trop de personnes porteuses de vérités prêtes à l’emploi, parce qu’il y en d’autres envahies de doutes, parce que la liberté de s’exprimer, de se laisser porter est un privilège dont on n’a pas toujours conscience, parce qu’il faut l’explorer comme on explorerait un nouveau continent . Parce qu’ils ne se prennent pas au sérieux, parce qu’ils se prennent trop au sérieux, parce qu’ils ne peuvent pas se passer d’internet, parce qu’ils aiment réagir, interagir, parce qu’un poste de télé ou un bon bouquin ça n’a pas beaucoup de répartie, parce qu’ils aiment des choses, sont dégoûtés, énervés, par d’autres, parce qu’ils contemplent. Parce qu’IL s’imagine en ermite reculé d’un monde fou au bord d’un étang, parce qu’ELLE veut voir le monde, parce qu’ils ont vu, parce qu’ils ont à voir, parce qu’IL repense la vie, l’univers et le reste dans un trempage hebdomadaire, parce qu’ELLE invente des vies, des univers et des restes dans des nuits blanches quotidiennes, parce qu’ELLE s’ennuie, parce qu’ils sont bavards, parce qu’ils sont timides, parce qu’ils sont différents, parce que les autres sont les autres, parce qu’ils sont de grands gamins et parce qu’ils en ont envie : le blog des reinettes, bavardages avec les grenouilles sur un bord d’étang reculé ou sur un coin de toile pseudo-sociale ! IL et ELLE
10 Novembre 2018
Emmanuel Macron reçoit aujourd’hui Donald Trump. Le Président américain est venu à Paris pour les commémorations du centenaire de l’armistice de 1918. On pouvait s’attendre à une entrevue sous tension après le Tweet envoyé hier soir par le Président américain depuis son avion. Il avait critiqué la proposition d’Emmanuel Macron de créer une armée européenne pour se protéger contre la Russie, la Chine mais aussi les USA. Depuis l’Elysée a fait une mise au point pour préciser que cette ambition ne vise pas spécifiquement les Etats Unis. Depuis, les deux Présidents jouent fraîchement la carte de l’apaisement.
Dès la descente de la limousine du Président Américain, les salutations ont été aussi chaleureuses que possible après le Tweet de la veille, Tweet auquel l’Elisée s’était bien gardé de répondre de la même manière, on sait rester civilisé en France ! Ils ont même échangé quelques mots devant les caméras pour tenter de dissiper le sujet qui fâche : après avoir rappelé leur précédente rencontre, Emmanuel Macron souligne que les USA et la France sont parmi les plus vieux alliés au monde, il évoque les sujets au menu de leur entretien : l’Iran, la Syrie, l’ordre mondial et les propositions françaises pour renforcer les capacités stratégiques de l’Europe qui ne sont pas « concurrentes de l’OTAN ». Trump renchérit en évoquant un partage équitable de la défense européenne à laquelle les USA veulent toujours continuer. Il y a manifestement une volonté commune d’apaisement après le quasi-incident diplomatique d’hier soir, même si le Président américain affiche une tête d'enterrement et une volonté de garder la main en insistant sur ses propres thèmes de prédilection : le commerce et la lutte contre le terrorisme tout en reconnaissant l’effort européen de vouloir partager le fardeau de la défense. L’ambiance est assez guindée, comme une réconciliation forcée par les circonstances.
Il y a cent ans, on ne parlait pas d'armée européenne mais d'arméeS ennemies d'Europe et deux dirigeants européens étaient aussi tendus mais cette fois sans aucun effort d’apaisement : dans un wagon restaurant, en forêt de Compiègne, la signature de l’armistice se fait dans la douleur pour l’Allemagne, la seule concession française portera sur 5000 mitrailleuses pour maintenir l’ordre dans un pays où la révolution gronde, la seule protestation allemande viendra du chef de leur délégation, Matthias Erzberger « un peuple de 70 000 000 d’hommes souffre mais ne meurt pas ». A défaut d’incident diplomatique (après 18 millions de morts, on ne parle pas « d’incident diplomatique », le Maréchal Foch humiliera une dernière fois la délégation allemande en refusant de serrer la main tendue d’Erzberger et en lui tournant le dos une fois le document signé.
La commémoration de cet armistice difficile sera aujourd'hui et demain sous haute surveillance en raison d’autres manifestations parallèles, elles, on retombe sur nos pieds, contre la venue de Donald Trump à Paris…
Après les commémorations, les Présidents et divers représentants de nombreux pays se réuniront pour un Forum sur la Paix, forum créé par Emmanuel Macron sur le modèle de la COP 21 avec l’idée de renforcer l’entraide et l’action collective pour faire baisser les tensions internationales, nous savons déjà que le Président américain n’y participera pas. Il reste donc une certaine réalité de son Tweet rageur contre l’idée d’une armée européenne…
Il faut souligner que Trump est fidèle à sa formule qui est une diplomatie plus électorale que mondiale. Il s’agit plus pour lui de s’adresser à son électorat pour espérer être reconduit que de réellement participer à la gouvernance du monde. En effet depuis longtemps, il explique que son pays ne peut pas prendre en charge de l’ensemble du globe et au moment les européens expriment un effort pour prendre en charge eux-mêmes leur défense, il s’en trouve vexé. Il s’agit de montrer à ses électeurs qu’il est le parrain, le patron du monde. Ces deux attitudes, Trump a toujours essayé de les lier et évidemment, elles ne sont pas compatibles, ce qui rend ses propos et actions souvent incohérents.
Son absence, si elle est symbolique, ne va pas torpiller le Forum sur la Paix. Les Etats Unis vont perdre encore d’avantage de leur visibilité comme « faiseurs de paix ». C’est ce que l’on observe depuis plusieurs années dans les conflits du Moyen Orient. Il y a une érosion de l’hégémonie pacifique des USA qui va chercher loin ses origines mais qui a été précipitée par le profil de la présidence actuelle.
En dehors de l’absence des USA et à propos de ce Forum sur la Paix, on peut se demander, en ces jours de commémorations de l’armistice de 1918, on peut se demander ce qu’est la paix aujourd’hui et cela à en écouter les dirigeants des différents pays présents à ce Forum, tout le monde semble faire l’économie de se poser cette question.
La paix autrefois, on savait ce que c’était, c’était l’équilibre de puissances, c’est-à-dire faire en sorte qu’une puissance se sentant plus forte qu’une autre ne soit pas en mesure d’écraser la plus faible. Cela a été comme cela pendant des siècles et notamment sur le champ de bataille européen.
Aujourd’hui, c’est tout à fait différent, ce sont des effets de décompositions, liées à la faiblesse des états, des nations, des sociétés civiles, liées à l’insécurité économique (FMI, grands groupes pétroliers), liées à l'insécurité humaine (plusieurs ONG), liées à des enjeux sociaux, culturels et religieux…
Les représentants sociaux (syndicats) et religieux seront présents dans ce Forum. Ils jouent aujourd’hui une place plus importante, plus déterminante que les états eux-mêmes, au point même qu’un groupe religieux se soit fait donner le nom erroné « d’Etat ».
Les états, eux ne comprennent pas toujours cette nouvelle grammaire de la guerre que l’on pourrait appeler à tort des « guerres civiles » et qui sont des effets de décompositions sociales.
Evidemment, il ne suffit pas de leur donner un micro, de les entendre, il faut réellement les associer au processus de paix. Il y a ici une contradiction, c’est la volonté des vieilles puissances qui veulent assurer la tutelle de tous les conflits dans le monde, y compris ceux qui leur sont totalement extérieurs, comme les conflits du Sahel ou la plupart des conflits du Moyen Orient.
Quand les vieilles puissances fatiguées se tournent sur leur passé guerrier et sur la paix, c’est tout de même beau et ça donne toutes les envies de paix du monde !
(Angela Merkel et Emmanuel Macron sur le site de la signature de l'armistice à Compiègne pour la pose d'une plaque sur la réconciliation franco-allemande "au service de l'Europe et de la paix".)
ELLE
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