5 Juin 2017
Le terrorisme n'est pas nait d'hier et la plus grande disponibilité des outils de morts a rendu l'emploi du mot plus fréquent. Après la seconde guerre mondiale, les guerres se sont déplacées et les théâtres d'opération se sont éloignés de nous. La nouveauté est que le boomerang des investissements (post)coloniaux nous revient directement au coeur de nos villes. Il est simple de tuer, un véhicule, un couteau, un esprit simpliste, et tout est possible.
Oui nous devons vivre avec cela. Je crois que ce qui est vraiment nouveau c'est que la "philosophie", la motivation de ces actes nous dépasse complètement. En d'autres temps, on défendait une cause, on voulait changer la société et son organisation, et faire exploser une bombe était un moyen de se faire entendre. Les sources nouvelles de terreur prennent racine dans une volonté pseudo religieuse qui conduit à ceci : détruire pour détruire. Détruite les mécréants, détruire leurs sociétés, détruire leurs modes de vie. Il n'y a rien de raisonnable au sens littéral du terme. Juste de la destruction. Un golem hors de contrôle, alimenté par les réseaux sociaux et l'immédiateté de l'information.
Une société n'est pas armée pour se battre contre un ennemi qui n'a qu'une seule envie c'est détruire, sans avoir le peur de mourir. Face à l'irrationnel, je ne suis pas convaincu que des solutions rationnelles puissent avoir un poids quelconque.
Il y a malgré tout un constat à faire. La graine de la déraison ne peut pousser que dans des esprits en friche, sans repères, sans lien social. Nos société génère à la pelle des individus déconnectés des grandes lignes, en marge. L'adolescence génère à ne plus savoir qu'en faire des êtres sans boussoles, pouvant penser que tuer son père ou sa mère les libérera, des Œdipes conscients. Il est peut-être important de définir des lignes directrices différentes pour nos sociétés, moins matérialistes peut-être, moins teintées du pragmatisme de la jungle. Au moins que ces coups de boutoir aveugles nous aident à nous dépasser....
IL