De tout et de rien mais surtout de tout : de l'actualité aux voyages, en passant par la culture, littérature, cinéma, l'Art et jusqu'à la cuisine ou la politique, parfois le tout en même temps à 4 mains, à loisir et à l'envie ! Pourquoi ? Parce qu’un et un font un, parce qu’ils existent, parce que c’est suffisant et insuffisant à la fois, parce qu’ils sont toujours d’accord, parce qu’ils ne sont jamais d’accord, parce qu’il est persuadé d’avoir raison, parce qu’elle sait qu’elle a toujours raison, parce qu’il y aura toujours des questions insolubles, parce qu’il y a trop de personnes porteuses de vérités prêtes à l’emploi, parce qu’il y en d’autres envahies de doutes, parce que la liberté de s’exprimer, de se laisser porter est un privilège dont on n’a pas toujours conscience, parce qu’il faut l’explorer comme on explorerait un nouveau continent . Parce qu’ils ne se prennent pas au sérieux, parce qu’ils se prennent trop au sérieux, parce qu’ils ne peuvent pas se passer d’internet, parce qu’ils aiment réagir, interagir, parce qu’un poste de télé ou un bon bouquin ça n’a pas beaucoup de répartie, parce qu’ils aiment des choses, sont dégoûtés, énervés, par d’autres, parce qu’ils contemplent. Parce qu’IL s’imagine en ermite reculé d’un monde fou au bord d’un étang, parce qu’ELLE veut voir le monde, parce qu’ils ont vu, parce qu’ils ont à voir, parce qu’IL repense la vie, l’univers et le reste dans un trempage hebdomadaire, parce qu’ELLE invente des vies, des univers et des restes dans des nuits blanches quotidiennes, parce qu’ELLE s’ennuie, parce qu’ils sont bavards, parce qu’ils sont timides, parce qu’ils sont différents, parce que les autres sont les autres, parce qu’ils sont de grands gamins et parce qu’ils en ont envie : le blog des reinettes, bavardages avec les grenouilles sur un bord d’étang reculé ou sur un coin de toile pseudo-sociale ! IL et ELLE
13 Mai 2017
Il en va de la politique française comme de l'hydre de l'Herne, coupez une tête, deux repousseront à la place. ELLE parlait de la mort d'un mammouth dégraissé par une élection alambiquée, RIP le PS... mais pas d'incinération ou de mise en bière. Le cadavre bouge encore, à croire qu'il serait encore vivant, ou alors nous serions en présence d'une zombification morbide en direct. Essayons de voir ce qu'il se passe.
J'ai essayé de suivre les évènements, mais là je suis un peu dépassé.
Un peu d'histoire contemporaine du Parti Socialiste : un parti tenait depuis longtemps par la force des petits bras musclés d'un chef. Mitterand depuis Epinay a montré ses muscles et ça tenait. Vint Jospin qui avait un peu de force mais une digestion trop délicate pour assumer un échec climatologique. Certes, il n'avait pas emporté une adhésion suffisante, mais comme souvent au premier tour d'une élection présidentielle, des courants divers s'expriment. Parfois, c'est un courant contraire qui est suffisant pour emporter l'esquif sur un récif, et plouf, parfois le PS fait plouf.
Vint Hollande pour contenir les mouvements explosifs tirant de gauche et de droite. Il creuse son sillon. Les choses s'organisent, en particulier au travers de la première primaire socialiste (2006), un objet hétéroclite dans la vie démocratique. Après quelques désistements, entre trois, c'est Royal qui a été choisie, devant deux ténors qui avaient encore la peau dure. C'est vers cette époque qu'un grincheux à la mémoire aussi longue qu'un lama rancunier a commencé à vouloir voler de son propre parti. Mélenchon s'émancipa et pris d'assaut un bout de la gauche encore à gauche, mais ceci est une autre histoire qui nous éloigne un peu, je me recentre sur le rose.
Royal a eu son moment de gloire avec l'insuccès et la bravitude qu'on lui connait.
5 ans à attendre, et hop, on revient sur des moments de hasards particuliers, il en faut. Là où les anciens construisaient leur carrière sur 20 ans, maintenant, les informations tonitruantes jouent les trublions chaotiques (informations plus ou moins aidées, mais là aussi, je m'éloigne). Strauss-Kahn avec son boulevard promis se retrouve devant des juges américains, entre autre. Il reste de la place pour une nouvelle primaire ouverte. Défiant quelques pronostics, Hollande sort en tête et défend les couleurs de sa rose. Une fleur un peu ternie par les ans, une fleur qui ne demande qu'à laisser tomber quelques pétales. On a vu lors de cette primaire, des individualités pointer le bout de leur nez, elles joueront un rôle plus important par la suite.
Un quinquennat impopulaire, et une fin pour le moins étrange, fin soumise au contexte pré-électoral difficile que nous venons de vivre. Pendant ce temps, le parti n'était maintenu que pour la forme, les dissensions internes étaient assumées et l'éventuelle ligne directrice clairement remise en question.
Oui, dans ce parti il y a toujours eu des divergences profondes. L’arrivée à Matignon de Valls clairement à la droite du PS ne pouvait pas satisfaire l'aile gauche ni du parti, ni même du gouvernement. Hollande le consensuel, qui sait, peut-être vieillissant et comme tel virant plus à droite, a assumé un choix explosif. Des frondeurs ont frondé et sont partis. Un jeune ministre ex banquier a été nommé, on lui prédira un grand destin à celui là.
Est-ce le pêcher originel ? Peut-être que le PS est mort à ce moment là, le moment où Hollande n'a pas su ni pu empêcher que ces voix puissent s'élever contre la politique choisie. Cependant, il s'agissait d'une politique doctrinaire, un choix idéologique, le choix de deux personnes. Nous pourrions dire que si la politique menée ne tournait pas le dos à une gauche de cœur, il n'y aurait pas eu cet embarras. Toujours est-il qu'il y a eu un schisme, mais cette fois la faille béante était visible de tous, bien loin de toutes les circonvolutions de cabinet.
Et revoilà la sous-préfète les primaires, troisième édition. Cette fois, il devait s'agir d'un boulevard pour l'ex premier ministre démissionnaire. Un vote démocratique a eu lieu. Profitons de cet instant pour donner un élément de définition à une primaire : il s'agit de choisir par un vote plus ou moins ouvert mais intégrant pour le moins les militants socialistes, le candidat et surtout le programme qu'il porte, afin de le présenter à l'élection présidentielle. Macron, Mélenchon, Le Pen (pour les plus gros), sont presque tous auto-déclarés, et les partis tiennent derrière le Chef. La primaire dépasse ce qui se faisait dans la suite logique du congrès d'Epinay, à savoir que le premier secrétaire était le candidat naturel incontesté à la présidentielle. Avec ce vote, un programme et une personnalité peuvent être mises en avant, parfois le second prenant le pas sur le premier.
Ainsi, il y a eu un vote, une expression populaire, pas le choix arbitraire d'une ou deux personnes, pour choisir le champion du PS. Cela signifiait, a priori, également l'adoption de sa ligne politique, de son programme, de ses propositions.
La logique acceptée de tous pour la primaire est de conserver une unité après le vote électif. Cela fut le cas pour Hollande en son temps, uniquement. Royal n'a pas été adoubée tant que cela par les hommes du parti. Hamon, lui, il a été beaucoup plus clairement désavoué par ceux qui devaient le soutenir par accord déclaré, accord du principe des primaires. La morale a quitté les représentants de ce parti. Hamon a fait un score déplorable, siphonné par Mélenchon (pour son aile gauche) et par Macron (pour la frange droite du PS). Est-ce si simple ?
Il y a eu un troisième comportement dont je ne connais pas l'ampleur, qui a fait que ce vote naturel pour Hamon pouvait conduire à une abomination. Fillon s'accrochait, Le Pen était à son zénith, pouvait-on imaginer un second tour Fillon/Le Pen ? Oui, c'était probable, très probable. Macron, nouvel arrivé pouvait damer le pion à l'un des deux, mais Hamon ne semblait pas être en mesure de le faire. Ha, les sondages, quand vous nous tenez...
Ce constat a très certainement amplifié le transfert des voix vers les bords, Macron en premier lieu. Mélenchon se targue de vouloir détruire le PS et il est persuadé que c'est son programme - intégrant des points très dangereux aussi bien socialement qu'économiquement, aux relents d'un "communisme" totalitaire et suranné- qui a créé cela. Il a bénéficié d'un concours de circonstance hallucinant, comme Macron. Son examen de conscience est d'autant mal tourné qu'il est infoutu de donner la seule consigne de vote qu'il se devait de faire, il est infoutu de se battre contre le FN aux législatives, tout cela ce ne sont que des déclarations pour faire joli, pour garder son pouvoir de tribun. Mélenchon est autant autocratique que Le Pen, c'est pour cela qu'il ne veut plus se battre contre elle, il reconnait sa cousine. Il se veut "résistant" ? Il ne fait que servir le FN sans aucun état d'âme (il y a des volontés de Mitterandisme en lui mais avec maladresse et sans en assumer les conséquences). Non, il préfère taper sur ses anciens copains, le cadavre fumant d'un parti dont il veut se repaitre avidement.
Je m'égare encore. Le parti est donc en fâcheuse posture car le déficit de voix est bien présent. Bien sûr qu'il y a une lassitude devant le programme et la politique menée depuis 5 ans, mais je pensais, naïvement, que la ligne Hamon choisie démocratiquement pouvait servir de base aux futures législatives. Mais non, pas du tout ! Forts du désaveu du candidat (honnête mais moins gouailleur que le tribun à sa gauche), ils oublient l'engagement des primaires, et ils essayent de rafistoler quelque chose qui se délite de tous les côtés. Il n'y a pas d'homme fort pour faire tenir tout cela et la cacophonie s'amplifie. Et c’est sans parler des lâcheurs, des traitres qui vont frapper opportunément à la porte du plus offrant (qui ne veut pas toujours d’eux.)
Plus dingue encore, là on ne touche plus terre, on vient d'entrer dans la 4ème dimension, les Dieux sont tombés sur la tête ! Loin de toutes les possibilités désirées par une part importante de la population française, des "mouvements" essayent de poindre sur la carcasse pas encore décomposée, histoire de faire trembler le zombie.
Que peuvent faire les militants ? Que peuvent faire les électeurs ? Que peuvent proposer les prétendants à la nouvelle législature ? Comme souvent, après une débâcle chacun repart avec ses abattis et essaye de se reconstruire une virginité ailleurs. Les élections sont une guerre, malheur aux vaincus. Pourtant, dans le cas présent, j'ai une amertume qui pointe le bout de son désagrément. Quel malentendu ! Faute de représentants dignes de ce nom, les sensibilités de gauche se retrouvent encore une fois tiraillées entre des choix qui n'en sont pas.
Plus que jamais, écoutons ce que l'on nous propose et votons en conscience. L'élection présidentielle était une pièce dramatique, pas réellement tragique, parfois comique, mais elle est passée. L'avenir est entre nos mains –même si le nouveau président ne voit pas la France comme une république parlementaire–... à condition que les politiques proposées soient honorées et défendues. Voter est un acte citoyen. Ceux que l'on choisit ne devraient jamais oublier pourquoi ils sont là, et surtout, ils ne devraient jamais prendre leurs désirs pour notre réalité. Ils sont là pour rendre concret des arguments qu'ils représentent. C'est la seule chose qui compte et qui m'importe. Alors s'il était possible de cesser les gesticulations disgracieuses et ridicules, on y gagnerait tous.
IL