De tout et de rien mais surtout de tout : de l'actualité aux voyages, en passant par la culture, littérature, cinéma, l'Art et jusqu'à la cuisine ou la politique, parfois le tout en même temps à 4 mains, à loisir et à l'envie ! Pourquoi ? Parce qu’un et un font un, parce qu’ils existent, parce que c’est suffisant et insuffisant à la fois, parce qu’ils sont toujours d’accord, parce qu’ils ne sont jamais d’accord, parce qu’il est persuadé d’avoir raison, parce qu’elle sait qu’elle a toujours raison, parce qu’il y aura toujours des questions insolubles, parce qu’il y a trop de personnes porteuses de vérités prêtes à l’emploi, parce qu’il y en d’autres envahies de doutes, parce que la liberté de s’exprimer, de se laisser porter est un privilège dont on n’a pas toujours conscience, parce qu’il faut l’explorer comme on explorerait un nouveau continent . Parce qu’ils ne se prennent pas au sérieux, parce qu’ils se prennent trop au sérieux, parce qu’ils ne peuvent pas se passer d’internet, parce qu’ils aiment réagir, interagir, parce qu’un poste de télé ou un bon bouquin ça n’a pas beaucoup de répartie, parce qu’ils aiment des choses, sont dégoûtés, énervés, par d’autres, parce qu’ils contemplent. Parce qu’IL s’imagine en ermite reculé d’un monde fou au bord d’un étang, parce qu’ELLE veut voir le monde, parce qu’ils ont vu, parce qu’ils ont à voir, parce qu’IL repense la vie, l’univers et le reste dans un trempage hebdomadaire, parce qu’ELLE invente des vies, des univers et des restes dans des nuits blanches quotidiennes, parce qu’ELLE s’ennuie, parce qu’ils sont bavards, parce qu’ils sont timides, parce qu’ils sont différents, parce que les autres sont les autres, parce qu’ils sont de grands gamins et parce qu’ils en ont envie : le blog des reinettes, bavardages avec les grenouilles sur un bord d’étang reculé ou sur un coin de toile pseudo-sociale ! IL et ELLE
24 Avril 2017
Du TDI à la politique, grand écart de circonstance
Il y a peu de temps, j'ai vu le dernier film de Night Shyamalan (jamais simple à écrire ce nom), réalisateur qui s'est fait connaitre par son 6ème Sens, mais qui n'a pas produit que des chefs-d'œuvre. Sa marque de fabrique tourne autour du fantastique, la frontière entre le réel et l'imaginaire, et une volonté bien affirmée d'essayer de décontenancer le spectateur avec un final surprenant (à part pour le Dernier maitre de l'air, mais là je ne vais pas m'étendre, ce n'est jamais simple de faire tourner des enfants et le résultat sur l'écran s'en fait souvent sentir, à part pour quelques exceptions comme Jeux interdits, la première Guerre des Boutons, ou Les Choristes). Bref, un danseur de twist.
Donc Split n'échappe pas à sa généralité. James Mc Avoy a encore le crâne rasé, et la moitié du film tient sur ses possibilités d'acteur... à jouer des rôles. Ca aussi, ce n'est pas toujours simple, mais je ne vais pas m'étendre sur la "performance". L'histoire mérite, je trouve, quelques développements.
Ainsi, un personnage étrange et inquiétant enlève trois jeunes filles qui demeurent captivées par ce seul individu, sans liens ni réelles menaces. Je préfère dire "captivées" car si elles étaient vraiment captives, elles se seraient peut-être débrouillées différemment.
Puis cet individu présente très vite des facettes de personnalité très différentes. En parallèle et flashback, on voit des parcelles de vie d'une des trois jeunes filles, petite : son père, la chasse, son oncle...
Arrive la psy qui nous donne par petites touches des éléments de compréhension. James (ça sera plus simple de l'appeler ainsi, tout autre nom serait un parti pris) est atteint de TDI, trouble dissociatif de l'identité. C'est une pathologie mentale qui a fait fureur en Amérique du nord dans les années 1980 après que la bible des troubles psychiatriques l'a eu insérée dans sa dernière édition. En soit, c'est une affection connue depuis très très longtemps, décrite par Paracelse au XVIIème siècle (merci Wiki) et qui en tant que symptôme est reconnue sans problème. Plus compliquée est l'unanimité sur le diagnostique. D'ailleurs c'est un peu repris dans ce film, avec l'angle de la psy face à ses confrères (si on exclue les digressions métaphysiques sur la nature des personnalités).
Puis, nous parcourons les identités, 3 principales, le personnage initial, et... 19 autres pour arriver à un total de 23 personnalités. Pourquoi 23 ? Une référence à Jim Carrey ? A la chaine du tatouage et des extra-terrestres ?
Il semble que ce soit pour servir le climat du suspens autour d'une 24ème personnalité dont on attend l'avènement, un antéchrist auto-généré.
Je passe les détails sur le suspens autour de ce nouveau venu dans la danse, sur la "pureté" vue par un individu qui a subit des sévices pendant son enfance (la source de la majorité des TDI), sur son inhumanité (c'est là qu'il faut du sang et des larmes, saupoudrés d'un peu d'anthropophagie pour faire bonne mesure) et sur les effets secondaires d'un trop grand shoot de testostérone mêlé à un concentré d'adrénaline, de quoi grimper aux rideaux (traduction par Night Shyamalan : grimper aux murs).
Ce nouveau venu est à la fois un sauveur, un rédempteur, un protecteur, et... une facette de plus.
Je pense que les 23 personnalités sont inutiles -surtout qu'elles ne sont pas toutes exploitées, loin de là- à moins que l'on veuille donner un sens symbolique particulier au nombre 24. Quid du passage de 12 à 13, ça colle avec d'autres références non ? Mais après tout Night Shyamalan fait ce qu'il veut. Pourtant Jeckyll et Hide ne sont que deux, c'est suffisant même si chimiquement organisé. Norman Bates et sa mère font bon ménage sans se laisser perturber par une troisième larronne. Hulk et Banner sont en tête à tête et c'est déjà assez difficile à gérer (surtout pour les fringues). Et je n'évoquerais pas le cas anarchique de Tyler Durden et de son compagnon un brin masochiste. Bref, à deux ce n'est pas toujours simple, alors 23, on imagine le casse-tête.
On se retrouve donc avec un film à plusieurs lectures, la maltraitance, les enlèvements et leurs échappements (on y voit là les amusantes courses-poursuites des films de genre), le fantastique, la démonologie (au moyen-âge les personnes souffrant de TDI étaient des "possédées"), un peu de suspens téléphoné, un twist à la morale étrange, une promesse non tenue (James avec des cheveux), et au final un divertissement toujours moins intense que le film qui l'a fait connaitre mais qui se laisse regarder (je suis bon public, même devant les faux raccords ^^).
Quel rapport avec nos votes ? La politique d'aujourd'hui nous commande presque à chaque tour de nous "splitter", nous dissocier de nous même en oubliant ce que notre cœur ne peut pas suivre. Parfois, nous devons accepter d'oublier et endosser une autre personnalité pour que des principes moraux perdurent.
Bien sûr, nous ne sommes pas dans un processus aussi contraignant que celui de James, hors de contrôle. Mais nous nous parlons à nous même pour essayer de nous convaincre de ce que nous devons faire. Bien sûr, nous éviterons de bouloter celui ou celle qui sera dans l'isoloir d'à côté, mais à certains moments nous pouvons nous oublier totalement pour reprendre conscience une fois le grand cirque terminé.
Notre enfance politique a été maltraitée, regardons l'Histoire d'où nous sommes issus, jusqu'au 21 avril que j'aurai pu ne jamais vivre. Pour ne pas revivre cela nous devons nous dissocier et voter pour que la bête ne ressurgisse plus. Juste se couper en deux, se "splitter" pour éviter la noirceur des murs.
Sinon, nous serions obligés de faire sortir le monstre en nous par un raccourci d'hormones et d'adrénaline, et là... un monstre contre la bête, ça sent le blockbuster.
Pour ceux qui doutent encore de la noirceur de la bête, référons nous à l'histoire du monde, et pour faire court au siècle dernier. La bête anti-démocrate, anti-républicaine, crachant sur l'autre pour se faire les dents, s'est repue de juifs, tsiganes, handicapés, opposants, à s'en faire exploser la panse. 30 ans auparavant, sous les traits de turcs fiers de leur Empire pas encore démembré, elle avala dans des déserts infâmes et sans un bruit, plus d'un million et demi d'arméniens. Aujourd'hui, 24 avril, est un jour pour ce souvenir, un jour pour se souvenir. Silence.
La bête grignote notre mémoire pour pouvoir mieux se repaitre de nos âmes. La bête attend que nous nous endormions pour sortir ses griffes. Alors, restons vigilants sans dévier d'une droiture qui lui fait peur et ne fléchissons pas.
Oui, Le Pen n'est pas fasciste, oui Marine, la fille de son père, n'est pas Hitler, bien heureusement. Mais ce n'est pas parce que des différences de formes existent que les fonds similaires doivent être éludés. Après tout, Hitler a bien œuvré pour le développement économique de son pays, et Marine ne veut pas moins pour le sien. Ha si, il y a une légère différence, Hitler était plus pro-européen.
Et pendant ce temps, Mélenchon renie le fondement même de ses idées haranguées, à part celles du trotskisme de sa jeunesse politique (on retrouve le même son de cloche chez Poutou ou Arthaud, ou comment la démocratie est volatile devant une idéologie).
IL