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Le blog des rainettes

De tout et de rien mais surtout de tout : de l'actualité aux voyages, en passant par la culture, littérature, cinéma, l'Art et jusqu'à la cuisine ou la politique, parfois le tout en même temps à 4 mains, à loisir et à l'envie ! Pourquoi ? Parce qu’un et un font un, parce qu’ils existent, parce que c’est suffisant et insuffisant à la fois, parce qu’ils sont toujours d’accord, parce qu’ils ne sont jamais d’accord, parce qu’il est persuadé d’avoir raison, parce qu’elle sait qu’elle a toujours raison, parce qu’il y aura toujours des questions insolubles, parce qu’il y a trop de personnes porteuses de vérités prêtes à l’emploi, parce qu’il y en d’autres envahies de doutes, parce que la liberté de s’exprimer, de se laisser porter est un privilège dont on n’a pas toujours conscience, parce qu’il faut l’explorer comme on explorerait un nouveau continent . Parce qu’ils ne se prennent pas au sérieux, parce qu’ils se prennent trop au sérieux, parce qu’ils ne peuvent pas se passer d’internet, parce qu’ils aiment réagir, interagir, parce qu’un poste de télé ou un bon bouquin ça n’a pas beaucoup de répartie, parce qu’ils aiment des choses, sont dégoûtés, énervés, par d’autres, parce qu’ils contemplent. Parce qu’IL s’imagine en ermite reculé d’un monde fou au bord d’un étang, parce qu’ELLE veut voir le monde, parce qu’ils ont vu, parce qu’ils ont à voir, parce qu’IL repense la vie, l’univers et le reste dans un trempage hebdomadaire, parce qu’ELLE invente des vies, des univers et des restes dans des nuits blanches quotidiennes, parce qu’ELLE s’ennuie, parce qu’ils sont bavards, parce qu’ils sont timides, parce qu’ils sont différents, parce que les autres sont les autres, parce qu’ils sont de grands gamins et parce qu’ils en ont envie : le blog des reinettes, bavardages avec les grenouilles sur un bord d’étang reculé ou sur un coin de toile pseudo-sociale ! IL et ELLE

De la Kindle à la Pléiade, quelle place pour "mes" livres ?

De la Kindle à la Pléiade, quelle place pour "mes" livres ?

Après la politique et l'actualité, voici un billet un peu plus léger sur les nouvelles technologies. Habituellement, je dirais qu'il s'agit plus de la partir d'IL mais quand elles sont couplées à la lecture, cela reste la partie d'ELLE... sauf qu'IL ne peut pas s'empêcher de commenter !

 

Quand je faisais des études de documentation / métiers du livre / bibliothéconomie, on nous parlait de l’avenir, de l’impensable, du livre numérique, de l’e-paper, des journaux et magasines virtuels. C’était de la science-fiction, on souriait doucement devant les profs enthousiastes, on apprenait et on se disait « c’est ça… et la marmotte… » ou on imaginait pour dans deux siècles !

 

C’était il n’y a pas si longtemps que cela et j’ai connu la révolution du livre numérique qui a changé ma vie !

Je suis une grande lectrice. Je lis tout et n’importe quoi et je lis vite. Il me faut des lettres, des mots, des phrases, des pages à dévorer. J’ai mes domaines, types, genres d’écrits, auteurs, etc… de prédilection mais avant tout, je lis tout simplement comme je respire.

 

Chacun ses goûts mais celui-ci peut vite devenir un handicap quand on habite un 12m² sous les toits et qu’on ne possède qu’une étagère, quand on part en voyage avec un sac-à-dos pour un mois et qu’on est limité en poids par la compagnie aérienne, quand on part en randonnée et que la priorité délaisse les mots pour l’eau, quand on a un plus grand-appartement et qu’on en est déjà à la quatrième rangée de livres sur les étagères qui montent au plafond, quand on partage cet appartement et pas nécessairement ce goût pour la lecture et surtout, surtout quand on aime relire autant que découvrir de nouveaux ouvrages !

Autant de problèmes croissants de jour en jour et pas de solution…

 

Jusqu’à l’arrivée des e-books ! Pour moi, le livre était sacré, le papier un support éternel et indispensable, l’encre, un fluide qui alimentait ma passion… Je n’ai acheté ma première liseuse que par nécessité, c’était les livres ou mon lit, les livres ou ma chambre, les livres ou l’ennui…

J’ai opté pour le vrai e-paper, pas d’écran de type ordinateur ou tablette, pas de fatigue visuelle mais soyons honnête, je n’y croyais pas… et pourtant…

 

J’ai découvert un objet magique ! Une bibliothèque entière dont je n’aurais à peine osé rêver qui tient dans la poche d’un jean !

J’ai touché du doigt mon rêve : l’instantanéité du désir de lecture, tous mes livres à portée de doigt, dix livres en même temps si je le souhaite et des milliers en attente de lecture ou relecture… L’instantanéité dans l’obtention du livre, je finis tel roman, et je peux commencer un livre du même auteur, sur le même thème en quelques secondes, partout dans le monde, pourvu qu’il y ait du wifi ou de la 3G… Une envie, je touche ma liseuse du doigt et je lis à quelque heure du jour ou de la nuit, un mercredi ou un dimanche, dans un train ou sur mon canapé !

Une bibliothèque sans limite dans langues de mon choix à portée de doigt… le rêve fait lecteur !

 

Dans ce miracle de technologie, je n’ai trouvé que peu des défauts attendus : e-paper, donc pas de fatigue visuelle, fâcheuse habitude de corner les coins des pages de mes passages préférés, annotations, etc… tout est possible d’un geste du doigt !

Je pensais ne pas pouvoir savoir où j’en étais de ma lecture puisque comme on choisit la police de caractères et sa taille, le livre n’est plus découpé en pages mais en emplacements, or une barre de progression affiche le pourcentage de lecture et même le temps de lecture restant en fonction de notre vitesse de lecture.

Aucun inconvénient, si ce n’est peut-être un oubli plus facile du titre qui n’est plus constamment sous les yeux…

 

J’ai par contre trouvé des avantages comme la lecture de nuit avec l’éclairage de l’écran intégré dans mon dernier modèle, l’organisation de la bibliothèque en quelques effleurements de l’écran. Je suis une bordélique patentée en ce qui concerne mes livres, sur ma liseuse, je peux les organiser en collections, les trier par auteurs, par dates de lecture ou d’achat, par titres et je peux changer d’avis comme je veux, ça ne prend qu’une seconde, j’ai une baguette magique au bout des doigts !

 

Les dictionnaires intégrés ont changé ma façon de lire. Rencontrer un mot inconnu (en français ou plus souvent dans une langue étrangère) ne m’a jamais gênée dans ma lecture, je ne me suis jamais arrêtée pour aller ouvrir un dictionnaire. Maintenant, au moindre mot difficile, un doigt appuyé et j’ai la définition dans la langue de mon choix sans avoir à m’interrompre ou devoir perdre le fil de ma lecture.

Je me suis surprise plusieurs fois à avoir le réflexe de vouloir toucher une page de livre papier pour avoir des précisions sur un mot ou un article dans un magasine. En effet, la lecture de magasines virtuels sur liseuse permet de naviguer entre les articles grâce à des liens hypertextes qui fluidifient la lecture et la rendent plus active, voire interactive.

 

Je peux emprunter, prêter, je peux retourner un livre non aimé sans avoir à me soucier de l’avoir écorné, je peux conseiller, être conseillée, envoyer, me faire envoyer, je peux tout faire avec un objet d’un demi-centimètre d’épaisseur et de la taille d’un livre de poche mais qui contient la bibliothèque de mes rêves et plus encore en possibilités !

 

Non, que des avantages à l’utilisation de la liseuse ! Et pourtant… même si je ne reviendrais pour rien en arrière, il y a quelques manques…

 

Je suis « malheureuse » dans une librairie, bridée par mon impulsivité à vouloir acheter, séduite par des couvertures, par des couleurs, une organisation, la vision d’un sourire volé à quelqu’un qui vient de lever le nez de son bouquin lu en douce…
J’ai envie mais non, je ne dois plus acheter de livres papier, je ne sais plus où les mettre, j’en ai trop, ça pèse lourd, je ne pourrais pas l’emmener partout avec moi, etc…

Non, les librairies virtuelles et les sites internet d’achat ne remplaceront pas les vraies librairies ! Même chose avec les bibliothèques de prêt virtuelles…

 

Et quid des beaux livres ? Un livre qu’on regarde sur ses étagères sans le lire, un livre qu’on feuillette avec soins, un livre qu’on lit avec autant de plaisir que l’on en a à le posséder, un livre qui se partage, un livre, un livre qu’on a plaisir à avoir payé un certain prix, un livre qui se touche, se regarde, se respire autant qu’il se lit, un beau livre ? Quelle place aura ce livre dans ma liseuse ?

J’en aurai une copie virtuelle du texte et rien d’autre. C’est déjà beaucoup, j’aurai le texte toujours avec moi mais j’aurai l’objet à la maison. La liseuse ne remplace pas le livre objet. Heureusement, tous les livres n’ont pas besoin d’être aussi un objet.

 

Aujourd’hui, on m’a offert les œuvres complètes (ou presque) d’un de mes auteurs favoris (qui figure dans mon top five !) Je possède déjà en langue originale et en français cette anthologie dans ma liseuse, elle me suit partout. Si j’ai un doute, un besoin de vérifier une précision dans le texte, je peux le faire en quelques secondes, si j’ai un coup de blues, je peux me plonger dans un de mes passages préférés tout aussi vite, etc… bref, c’est pour moi une valeur sûre que j’aime savoir et avoir à portée de main.

 

Pourquoi ce cadeau ? Qu’a-t-il d’original ?

Je vais retrouver le plaisir des ligatures qui en fines arabesques relient deux lettres entre elles. Je vais pouvoir relire mon auteur préféré dans une police de caractère qui a presque disparu avec les caractères de plomb, alors ne parlons pas des e-books : le Garamond monotype ne fait pas partie des polices informatiques standardisées.

Je vais pouvoir caresser les mots de mon auteur sur un papier des plus fins et des plus solides, le papier Véritable Bible 36 grammes, pure cellulose, à la fois doux et vivant, transparent à la lumière.

Je vais feuilleter de petits cahiers cousus ensemble selon une technique ancestrale !

Je vais pouvoir choisir avec soin un emplacement pour mes volumes sur une étagère afin de pouvoir en admirer le luxe : une reliure cuire pleine peau de mouton, avec un lettrage or. Un cuir solide et moelleux, encollé de feutrine, une couleur par siècle, de quoi rendre fier de posséder de tels ouvrages, de pouvoir les montrer !

On a ici un livre objet qui veut offrir aux auteurs l'immortalité et aux collectionneurs passionnés une garantie de longue conservation.

On a une garantie, un gage de qualité affiché depuis l’étagère à la lecture.

« La Bibliothèque de la Pléiade réunit des éditions de référence des plus grandes œuvres du patrimoine littéraire et philosophique français et étranger, imprimées sur papier bible et reliées sous couverture pleine peau dorée à l'or fin. Élégante et pratique, d'une lecture aisée, la collection s'enrichit de dix à douze volumes par an. Les textes sont établis à l'aide des manuscrits, des éditions ou des documents les plus sûrs ; les traductions proposées sont nouvelles ou révisées ; des inédits sont révélés aussi souvent qu'il est possible ; des préfaces, des notices et des notes dues aux meilleurs spécialistes attendent le curieux ou le chercheur. »

En bref, on l'aura compris La Pléiade ne publie pas sur liseuse !

 

Alors oui, à la révolution du livre, oui, à l’e-book, aux liseuses, aux sites internet / librairies, oui à l’instantanéité de l’accessibilité à la lecture, partout, n’importe quand, oui à la bibliothèque parfaite portable, oui à tout cela mais n’oublions pas le livre papier, le livre objet, le livre des sens, le livre de la qualité, le livre pour le livre, le livre que rien ne remplacera jamais.

 

De la Kindle à la Pléiade, il y a un monde mais il y a et il y aura toujours l’amour des livres. Je prends le meilleur de chaque et je me l’approprie dans une attitude consumériste dont je ne rougis même pas.

De la Kindle à la Pléiade, il y aura toujours un écart générationnel à combler, les uns faisant découvrir le plaisir de l’objet, les autres la praticité et l’instantanéité du désir de lecture.

Rien à jeter, tout à garder !

ELLE

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C'est une question que je ne me suis jamais posée... je ne lis jamais, un défaut de programmation. J'ai un bout de bibliothèque, un aréopage de BD, mangas, guides touristiques, livres scientifiques, quelques romans d'auteurs très très sélectionnés, rien de bien imposant et rien qui me fasse me poser la question du comment je vais pouvoir transporter tout ça tout en conservant la spécificité de chaque ouvrage.

Alors je vais me raccrocher à quelque chose que le numérique a également transformé comme passer d'une galette de vinyle comportant quelques morceaux par face (les 33T, voyons large) qui nécessite l'électrophone de quelques kilos à la courroie obsolescente, aux milliers de morceaux numériques dans un lecteur de quelques grammes. Voilà de quoi perturber les voyageurs du temps.

Pourtant le constat est le même j'ai l'impression, les vinyles n'a pas disparu, les CD se vendent encore, des objets sont créés pour donner du volume à ce que nous aimons. Lorsque nous aimons, nous le faisons avec tous les sens. L'odeur, la vue, le toucher d'un disque, d'une pochette, d'un livret, cela complète des morceaux qui nous émeuvent.

Alors j'imagine que pour le livre, la matière volumique apporte également quelque chose d'unique, de plus complet, de particulier.

Sans trop réfléchir, je ne vois que les spectacles visuels, les films en particuliers, qui n'ont rien perdu dans le numérique et le dématérialisé. Et encore, il doit bien y avoir des collectionneurs de DVD pour des films uniques. Mais il me semble que les éditeurs de DVD ne font pas toujours l'effort de créer un objet unique autour d'un film, alors que des artistes musicaux construisent l'emballage avec soin pour que la découverte soit un plaisir dès le premier abord. C'est peut-être en cela que les films ne pâtissent pas vraiment, ou ne pâtiront pas de la disparition peut-être programmée des supports matériels... même si je suis très heureux d'avoir l'intégrale de Kubrick ou de Caro et Jeunet en coffret DVD.

IL

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R
Merci ! A bientôt.
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M
Je vous souhaite la bienvenue dans la communauté des Sages, bonne rédaction
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